Dans la maison du Barret dont nous parlons sur ce site, la cave n’était pas éclairée. Facile à accrocher au mur ou plafond, la lampe à carbure (ou lampe à acétylène), était indispensable pour « boudrer la cuve », soutirer le vin, « ébroter » les pommes de terre, empiler les betteraves. On ne l’utilisait que pour des travaux d’importance. Pour les va et vient de tous les jours, on se contentait d’ouvrir tout grand la porte donnant sur la cuisine afin d’aspirer un peu de clarté. Cela n’allait pas sans débat, principalement à la mauvaise saison. Éclairer, si l’on peut dire, la cave de cette manière c’était à coup sûr refroidir la cuisine, ou plus exactement « la maison » comme on nommait alors la pièce qui servait de cuisine, de salle à manger, d’atelier pour les activités les plus diverses : couture et tricotage, mondées, réparations d’outils, bricolage. C’est aussi dans cette pièce de vie que les enfants faisaient les « devoirs pour l’école ». Les enfants à qui, justement, on recommandait de ne surtout jamais se servir seuls de la lampe à carbure, à tort ou à raison réputée sournoise et dangereuse. Une chose est sûre : une fois allumée, cette lampe dégageait une forte odeur d’ail !
Michel Jolland