Quand on est là-haut, on oublie le reste : Rossat les-Routes, c’est le « toit du monde… de Saint-Vérand ».
Oubliés les coteaux, les creux, les coudes, la rivière, oubliée l’Isère tout en bas, oublié le cœur de village sagement posé sur une route qui le traverse en faisant mine de ne pas l’avoir vu (la prétention de ces routes de campagne ! Parce que ça vient de Saint-Marcellin ça se la joue nationale. Mais même la 92 ne l’est plus, nationale !) Tandis qu’ici, sur le « plateau », tout chemin est roi tant qu’il y reste. Ah, il ne faut pas se risquer à foncer jusqu’à la trouée : on l’aperçoit tout d’un coup… Mince ! Trop tard ! Ni virer brutalement sur les côtés, vous seriez vite ramenés à la modestie du ras-du-sol. Parce que, quand on est là-haut, c’est au ras-du-ciel qu’on est.
Rossat-les-Routes, retenez ce beau nom !
Le Vercors seul lui fait escorte. Tant de siècles à se côtoyer ! A voir le soleil glisser de l’un à l’autre, à chercher la nuit quelque tremblante lueur qui permettrait de rêver, comme Bosco, à une autre âme, elle aussi en attente.
Tant de siècles à se savoir là-haut ! Et jouir indéfiniment de ce modeste et somptueux privilège.
Jacques Roux