Objet remarquable que ce bidon avec sa belle plaque « LAIT PUR – A. Cluzet St Vérand » ! Alexandre Cluzet était le père de ma grand-mère maternelle. Fils d’un galocher de Saint-Romans, il épouse Mathilde Reynaud en mars 1887 alors qu’il est domestique à l’École nationale de Voiron. Mathilde est épicière Rue de la Grange à Saint-Marcellin. Après leur mariage, les époux gèrent ensemble l’épicerie qui cependant reste connue sous le nom « Épicerie Reynaud ». En novembre 1887, ils achètent quelques terres et une habitation au Barret à Saint-Vérand. C’est là qu’ils s’installent, dans « la maison du Barret » comme nous l’appelons sur ce site. Alexandre cultive la terre et élève quelques animaux. Il possède une ou deux vaches et il fournit en lait l’épicerie où il continue de travailler avec son épouse.
Bien visible sur le bidon, la mention « LAIT PUR » est là pour rassurer. Il faut dire que vers la fin du 19e siècle, l’industrialisation et l’urbanisation accroissent grandement la demande de lait dans les villes. Il arrive que certains commerçants peu scrupuleux en profitent pour « mouiller » le précieux liquide. On raconte même que certains d’entre eux, non contents d’ajouter de l’eau, incorporent au mélange une poudre destinée à masquer la tromperie. En tout cas, Alexandre Cluzet joue cartes sur table. Il se porte garant de la pureté de son lait et n’hésite pas à donner son nom et son adresse. Une forme de traçabilité avant l’heure.
Michel Jolland
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