par Michel Jolland
Nous apprenons le décès de Daniel Etienne, personnalité bien connue des passionnés d’histoire et de patrimoine du Sud-Grésivaudan.
Daniel Etienne a eu des responsabilités dans plusieurs associations, il a également été membre actif ou proche soutien de beaucoup d’autres dont Saint-Vérand Hier et Aujourd’hui. Pendant de longues années il s’est investi auprès des « Amis de l’Arthaudière » qui, à Saint-Bonnet de Chavagne, oeuvrent pour la restauration et la promotion du Château et du site de l’Arthaudière. Il avait aussi un profond attachement pour la Morte, village montagnard dont était originaire sa grand-mère maternelle, et, au-delà, pour toute la Matheysine. Il était d’ailleurs vice-président du Musée Matheysin. Habitant tout près du château de Hautefort à Saint-Nicolas de Macherin, il s’était naturellement intéressé à l’histoire de ce bel édifice et à celle du Pays Voironnais.
Dynamique et plein d’entrain, Daniel Etienne était apprécié pour sa gentillesse, son dévouement et sa disponibilité. C’était un remarquable fédérateur des énergies autour de l’histoire et du patrimoine de notre région. Il avait en effet la précieuse qualité de savoir motiver et rassembler les personnes, les groupes et les associations, de stimuler leur engagement afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes pour découvrir, et faire connaître au plus grand nombre, les personnages, les lieux et les événements marquants du passé. Il aimait partager ses connaissances en organisant des visites sur site et des conférences. Les unes et les autres étaient immanquablement couronnées de succès car il avait le talent de pimenter ses présentations avec de belles anecdotes et un humour plein de malice.
S’il m’est permis d’ajouter un témoignage plus personnel, je signalerai qu’il était présent, le 15 décembre 2007 pour, avec son expérience de président des « Amis de l’Arthaudière », épauler le projet de création de l’association Saint-Vérand Hier et Aujourd’hui. Avec beaucoup de clairvoyance, il incitait ce jour-là à orienter les futures recherches vers l’exploration des liens entre la noble famille de la Porte de l’Arthaudière et les seigneuries de Saint-Vérand et de Quincivet. Mais Daniel Etienne ne se contentait pas de donner des conseils : il savait aussi mettre la main à la pâte.
J’ai le souvenir de journées passées ensemble en mairie de Saint-Vérand, à décortiquer les terriers anciens, le cadastre napoléonien et d’autres dossiers. Nous nous sommes aussi souvent déplacés pour consulter et photographier de précieux documents d’archives à Grenoble. Daniel Etienne aimait tout particulièrement rechercher sur le terrain les lieux d’histoire ou de mémoire, des plus grandioses aux plus modestes. Il n’hésitait pas à frapper aux portes, à faire part de ses questionnements, à explorer méthodiquement toutes les pistes. C’est ainsi que nous avons un jour assisté avec curiosité et intérêt à la réparation d’une vieille cuve sous un hangar au hameau de Rossat…