Lorsqu’on fouille dans ses armoires on trouve parfois de beaux objets, venus des temps lointains, qui évoquent de vagues souvenirs et nous laissent la plupart du temps perplexes. Comment sont-ils arrivés là ? Quelle est leur histoire ? S’intéresser au passé de sa commune, c’est se trouver confronté au même trouble : on a bien dans sa mémoire quelques traces à exploiter, on sait pouvoir s’appuyer sur des témoignages mais ils se contredisent parfois. Il faut donc et c’est un paradoxe parce que l’objet de notre curiosité est sous nos yeux depuis des lustres, accepter l’idée qu’on ne sait rien de lui. Qu’il faut le reconstruire, quitte à laisser en chemin certaines illusions. Quitte à détruire quelques « vérités » qui se révèlent pures légendes.
Il est possible de donner un exemple de pareille aventure. La statue Notre Dame des Champs domine le village de Saint-Vérand depuis le printemps 1954. Cette fringante sexagénaire, la plupart des habitants l’ont toujours connue. Elle appartient au décor, c’est un élément paysager comme le coteau du Chatelard, sur lequel elle se trouve. Les plus anciens habitants se souviennent de son installation. C’est le père curé de l’époque, l’abbé Jasserand, qui l’a faite installer, pour veiller sur le village (on est à moins de 10 ans de la fin de la dernière guerre) et pour permettre à la vie religieuse, au culte marial en particulier, de connaître un certain regain. Voilà !
Et c’est tout !
Comment ce projet a-t-il vu le jour ? Comment a-t-il été financé ? Qui a suivi l’affaire ? Et enfin, ce n’est pas une question anodine, qui a sculpté cette œuvre géante (plus de deux mètres de haut) ? Autant de questions dont certaines n’ont encore que des réponses évasives.
En 2015, alors que « Le Mas du Barret » travaille sur ce dossier depuis trois ans, quelques réponses sont dans la boite. Le père Jasserand a sans doute eu l’initiative du projet, on verra dans quelles conditions, c’est lui qui l’a porté, on verra avec quelle aide. Le sculpteur a pour nom Duilio Donzelli. D’origine italienne, vivant dans la Meuse, il est venu se réfugier à Valence pendant la guerre.
Nous développerons tous ces points au cours des prochaines semaines.
Ils seront présentés au public dans le cadre d’une animation proposée par l’association « Saint-Vérand Hier et Aujourd’hui », lors des Journées du Patrimoine, le samedi 19 septembre 2015 de 16 à 18 heures. Rendez-vous à 16 h à la Salle des Fêtes, avant visite de la sculpture « in situ ». En cas d’intempérie, l’animation aura lieu en salle.
Episodes à suivre :
Sur quelles sources s’appuyer ?
L’abbé Jasserand, son magistère et son aura.
Un sculpteur, deux prénoms.
Une œuvre, ses beautés et ses mystères.
Quel avenir pour Notre Dame des Champs ?