Le mas du Barret

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Rénovation d’un château d’eau à La Roche-de-Glun : l’un des faux-jumeaux fait peau neuve !

Par Michel Jolland

Sur la commune de la Roche-de-Glun (Drôme), deux châteaux d’eau bordent la RN 7 sur le tronçon très fréquenté qui relie Valence à Tain l’Hermitage. Surgissant au dessus des arbres fruitiers, des maisons d’habitation, des entrepôts ou ateliers industriels, ils habillent l’horizon de leurs silhouettes élégantes. Le plus ancien des deux vient de bénéficier d’une remise en état visible au premier coup d’œil : une peinture gris souris recouvre désormais le béton brut et met en relief les nervures extérieures qui forgent son identité. Une restauration qui prolonge et rehausse la recherche esthétique présente dès sa conception au début des années 1970. Même si la concurrence est rude, notamment avec la présence de réalisations exceptionnelles dans la ville voisine de Valence, ce château d’eau rural dans une zone désormais semi-urbanisée peut à bon droit être placé parmi les plus beaux de France.

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Gainsbourg au piano

Par Jacques Roux

L’image est plutôt rare : Gainsbourg au piano, dans un film. Il existe une autre séquence, appréciée des amateurs, dans « La romance d’un voleur de chevaux » d’Abraham Polonsky (1971). Gainsbourg y interprète au piano, pour la jolie Marilu Tolo (à qui, dans la vraie vie, il dédia en 1966 : « Dis-moi, as-tu déjà aimé Marilu ? ») sa « Noyée », délicate et sombre ballade, hommage façon Gainsbourg à l’Ophélia de Rimbaud. On le voit aussi enregistrer, mais en studio, seul au micro, « Requiem pour un con » dans une scène percutante du « Pacha » de Lautner (1968) ; il y croise, sans un regard, Gabin venu enquêter auprès de ses musiciens. Deux monstres sacrés, une ellipse, beauté du cinéma : l’instant fugitif immortalisé. En fouinant un peu on trouve sur Internet quelques extraits de sessions dans lesquelles il joue en trio avec Elek Bacsik (guitare) et Michel Gaudry (basse), séquences précieuses dont la date reste indéterminée mais nous sommes certainement dans les années 60 : le disque enregistré avec Bacsik et Gaudry, « Confidentiel », est sorti en 1963. Or il se trouve que notre illustration est extraite d’une réalisation datant de la même année, signée Jacques Poitrenaud. Il s’agit de « Strip-Tease », qui relevait de la catégorie « film grand public », et n’a pas laissé de souvenir impérissable. Il mérite pourtant qu’on s’y attarde, nous allons voir pourquoi.

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Berret à Saint-Vérand (3)

Par Michel Jolland

Dans cette troisième et dernière page consacrée à Paul Berret, et plus particulièrement aux relations qu’il entretenait avec les habitants et la vie du village de Saint-Vérand (Isère) où il vécut et fut inhumé, nous évoquons les dernières années de sa vie. Quelle image ses interventions sur la scène publique entre 1936 et 1943, date de son décès, ont-elles laissée dans la mémoire collective ?

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Berret à Saint-Vérand (2)

Par Michel Jolland

Il y a presque un mois, le 19 décembre 2021, nous avons publié un premier texte consacré à Paul Berret. Il y était notamment question de la part que ce professeur dans des lycées parisiens prit, en 1905 et 1914, à la vie publique de Saint-Vérand, près de Saint-Marcellin (Isère). En 1926, le moment de la retraite venu, Berret s’installe définitivement dans ce village, « son village ». Nous le retrouvons délégué cantonnal de l’enseignement primaire, une fonction qui lui permet d’exprimer son attachement à l’Université et à l’école publique.

Berret à Saint-Vérand (1)

Par Michel Jolland

Il y a peu nous avons publié une contribution de Paul Berret qui ne manquait pas de sel pour ceux de nos lecteurs qui connaissent ce grand intellectuel et écrivain qui vécut et mourut à Saint-Vérand (d’où certainement son intérêt pour « Le Mas du Barret » !). Paul Berret leur adressait en quelque sorte un clin d’œil affectueux en exprimant sans détours son sentiment sur la manière dont il avait vécu ses relations avec ce petit village dauphinois. Des relations dont on trouve également trace dans les documents d’archives liés à quelques moments-clés de l’histoire du village. Ce sont des moments où l’Histoire, au sens plein du terme, entre en interaction tout à la fois avec l’histoire de Saint-Vérand et celle de Paul Berret. On y voit par exemple certains effets au plan local du conflit entre cléricalisme et laïcité dans les premières années du 20e siècle, de la guerre de 1914-18, puis de celle de 1940 et ses conséquences. Et l’on comprend aussi en quoi l’horizon rural offert à la vue de l’homme a aidé, sinon orienté, l’écriture de l’écrivain et inspiré le photographe dont l’œuvre reste encore méconnue.

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Les Danseuses de Duilio Donzelli

Par Jacques Roux

Duilio serait-il jaloux de la notoriété de son arrière-petite fille : Valérie Donzelli ? La valeureuse cinéaste (et actrice) ne cesse d’occuper les Unes des gazettes et tout particulièrement en cet hiver 2021 avec la série télé qu’elle offre à Arte : « Nona et ses filles ». Cela fait bien longtemps que nous ne nous étions intéressés à son aïeul : précisément depuis les 20 mars 2016 (De Donzelli Dante à Donzelli Duilio ; le difficile chemin de croix des « Officiels » du patrimoine de Romans-sur-Isère) et le 20 novembre 2015 (Les Donzelli à Valence – Drôme). Toujours est-il qu’un de nos lecteurs nous communique aujourd’hui deux gouaches superbes, des danseuses, dont il souhaite nous voir confirmer l’attribution à Duilio et qu’il semble avoir l’intention de vendre… Ce qui pourrait susciter l’envie d’autres lecteurs. Place donc aux Danseuses de Donzelli.
Duilio Donzelli !

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Paul Berret, le retour

Par Jacques Roux

Ces choses-là ne devraient pas nous étonner : les grands vivants ne meurent jamais. Il paraît qu’on a enterré Léonard de Vinci, Picasso, Ravel, Jean-Paul Belmondo : franchement, vous y croyez ? Le beau Jean-Paul ne cesse de gambader sur nos petits écrans à toute heure du jour et de la nuit, Vinci exaspère les musées et les banquiers : son portrait du Christ, sa Joconde nue sont-ils authentiques ? Si oui, merveille pour qui les possède… Ou les vend. Ravel – seigneur ! – pas un jour sans qu’une radio ne diffuse son Boléro, et je ne dis rien de sa valse, son concerto pour la main gauche, sa Tzigane…
J’ai pris ces noms-là au hasard, j’en ai des milliers dans la poche : nous vivons au milieu des morts, mes amis. Selon une formule bien connue : ils sont sortis par la porte et revenus par la fenêtre.
Non, ces choses-là ne devraient pas nous étonner et que Paul Berret, emblématique écrivain dauphinois, sis au Vernas à Saint-Vérand Isère, ait décidé soudain de collaborer au Mas du Barret, franchement, quoi de plus logique : s’il en est un parmi tous, Michel Jolland ne me contredira pas, qui ait sa place ici, c’est bien lui. Pour sa première contribution ce cher Paul – entre confrères nous nous nommons par nos prénoms – a décidé de nous dire pourquoi il aime Saint-Vérand. Place au Maître.

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Biscuit de Saint-Vérand : une personnalité complexe

Par Michel Jolland

Biscuit, l’oiseau sauvage. C’est avec ce titre plein de poésie que Jacques Roux ouvrait, il y a quelques jours, la porte du souvenir sur une personnalité de Saint-Vérand, à la fois controversée et incontournable. Il accompagnait son texte d’une photographie tirée d’une plaque de verre endommagée laissée par Noël Caillat, le « photographe du village ». C’est tout le paradoxe avec Biscuit. Tous ceux qui ont connu Saint-Vérand dans les années 1940 à 1990 l’ont côtoyé de près ou l’ont au moins croisé, tous ont, à un moment ou un autre, entendu commenter ou eux-mêmes commenté ses frasques. Mais lorsque l’on veut aujourd’hui se pencher sur son parcours de vie, force est de constater que l’on ne dispose que d’éléments fragmentaires, de témoignages contradictoires et de fort peu de photographies où il occupe la place centrale. Faut-il « battre le fer quand il est chaud » et apporter tout de suite au portrait de Biscuit quelques compléments étriqués, ou attendre d’avoir suffisamment de données pour espérer proposer un travail plus complet ? Faux dilemme en vérité : établir un état des lieux provisoire est le meilleur moyen de poser une base pour aller plus avant.

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Biscuit L’oiseau sauvage

Par Jacques Roux

Il y a quelques mois (juin/juillet 2020) nous proposions à la lecture ce qu’entre nous, Michel Jolland et moi-même, nous nommions des « images qui nous parlent ». Des lieux, des objets qui avaient accompagné notre enfance. Le Mas du Barret est fils de Saint-Vérand (Isère) et il ne renie pas sa filiation : s’il ne se sent nullement prisonnier de cette référence, il suffit de nous lire régulièrement pour s’en convaincre, il aime y revenir, comme on rentre à la maison, histoire de fureter un peu et dénicher, dieu sait, une merveille oubliée à remettre dans la lumière. Si je n’aime guère la formule du chanteur d’Antraygues « nul ne guérit de son enfance », parce qu’elle ferait, si on la prenait au pied de la lettre, de l’enfance une maladie, je crois sincèrement que nous ne cessons de nourrir nos vies, et donc chacun de nos âges, des paradis et des enfers de cette période initiale, que le temps semble avoir effacée à jamais. Parce qu’elle n’est pas effacée, elle est mise en réserve et cachée, comme tous nos organes vitaux, au plus profond de nos chairs et sans que nous puissions en prendre conscience elle nous anime et nous tient debout. Il était donc temps, en cette période de Toussaint, propice aux souvenirs, de revisiter le lointain village qui squatte notre mémoire. En s’intéressant non aux paysages, aux sites, aux vieilles choses, mais aux visages. Que nos regards saisirent dans leur vie d’alors, depuis longtemps en allée. Je pense ici, maintenant, à cet oiseau sauvage qui transita sans qu’on sache ni comment ni pourquoi, par le Saint-Vérand des années 50. Nous l’appelions Biscuit. Il s’agit bien sûr d’un personnage de légende, chacun sait que le réel n’existe pas. Dans la mémoire.

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