La longue marche des tableaux de Saint-Vérand – Vers une reconnaissance officielle et publique

Par Jacques Roux
Lorsque Michel Jolland et moi avons conçu le projet de créer une association « patrimoniale » à Saint-Vérand (38) le village de notre enfance, nous étions portés tous deux par le souci de corriger une anomalie, que nous considérions comme une injustice : l’indifférence qui entourait la présence dans le chœur de l’église de cinq copies de tableaux de maîtres, d’un format et d’une qualité inhabituels dans ce type de lieu, à savoir : une petite église de campagne. Le dernier curé de la paroisse avait relayé, dans une note apostée dans l’église, un « on-dit » récurrent et infondé d’un cadeau de l’Impératrice Eugénie. Un point d’ancrage pour l’historien qu’est Michel Jolland. Les tableaux copiés appartenaient tous à des peintres de légende, tous sauf un, non identifié, un point d’ancrage pour le contemplateur curieux que je suis. A quoi s’ajoutaient une autre anomalie, une autre injustice, la superbe sculpture qui dominait Saint-Vérand n’était connue que comme « la Vierge du père Jasserand », son commanditaire, mais le nom, l’existence, le travail du créateur de l’œuvre étaient ignorés de tous. Ne serait-ce que pour ces deux chantiers de recherche, il semblait utile de réunir un groupe de bénévoles soucieux comme nous d’enrichir le village en cherchant ensemble des réponses à ces embarrassantes questions. La formule associative offerte par la prodigieuse loi de 1901 nous parut la solution adéquate, permettant d’établir une passerelle avec les autorités compétentes de tous niveaux. C’était en 2008. En 2023, tant pour les tableaux que pour la statue, nous avons déblayé le terrain des questions : tout ce nous pouvions établir l’a été. Ont été soulevées et réglées également des questions d’ordre plus matériel comme la problématique urgente de préservation des tableaux. Mais… Mais l’indifférence est plus que jamais là. Les tableaux attendent derrière des portes closes, la sculpture de Duilio Donzelli pourrit lentement sur son socle, sans que le nom du sculpteur ait quitté sa zone d’ombre. Nous reviendrons sur Duilio Donzelli et Notre-Dame des Champs dans une autre publication, pour l’instant revenons à l’histoire en devenir, un devenir contrarié, de nos cinq tableaux.
POUR EN SAVOIR PLUS CLIQUER SUR L’IMAGE