Le mas du Barret

Où en sont les recherches de l’église perdue de Quincivet ? (2)

Ce n’est pas parce qu’on ne voit rien qu’il n’y a rien

Par Michel Jolland

Dans les trois volumineux dossiers d’archives concernant majoritairement la paroisse de Quincivet (Fonds Montmajour, Archives départementales des Bouches-du-Rhône) on trouve huit « plans figuratifs des limites des paroisses de Murinais et Quincivet ». Deux d’entre eux mentionnent l’église de Quincivet, clairement positionnée au sud du ruisseau dit « la Marguina » sur le cadastre napoléonien et depuis peu renommé « le Quincivet ». Cependant, et même si, comme nous l’avons vu dans le précédent article, la mémoire collective situe volontiers l’emplacement de l’église perdue de Quincivet près du château, les recherches se sont à plusieurs reprises transportées au nord du ruisseau.

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Où en sont les recherches de l’église perdue de Quincivet ? (1)

On tourne autour du tilleul

Par Michel Jolland

Bien que centré sur les églises actuelles, notre article du 28 mars 2022 évoquait l’énigme de celle de Quincivet, attestée dès 1204 et aujourd’hui disparue sans laisser de traces matérielles apparentes. L’article se terminait même sur une note prometteuse laissant entrevoir la fin des incertitudes quant à l’orientation géographique du bâtiment : « L’avenir devrait nous le dire bientôt : Lionel Darras, ingénieur CNRS en instrumentation géophysique (UMR51-Archéorient Lyon), met la dernière main à l’analyse des données issues des prospections géophysiques conduites sur place au cours de ces dernières années. » Où en sommes-nous en ce début d’année 2023 ? Sans reprendre toutes les données déjà présentes sur le Mas, et pour répondre à la demande amicale de plusieurs de nos lecteurs, nous présentons ici une synthèse rapide des recherches entreprises depuis une quinzaine d’années.

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Jean-Pierre D’Abrigeon
La photographie comme ascèse

Par Jacques Roux

Il vient de mourir. Son nom l’avait précédé et lui succèdera sans renvoyer nécessairement à la personne qu’il était : la famille d’Abrigeon est d’essence ardéchoise, comme la châtaigneraie, le Pont d’Arc et le mont Gerbier de Jonc. Néanmoins, et même si cette famille est riche de talents multiples (son frère Bruno d’Abrigeon est un sculpteur d’exception) il est de ceux qui laissent quelque chose sur le côté du chemin. Quelque chose, je sais, le terme est vague mais il ouvre bien des voies : un exemple, un message, une œuvre. Il y a tout chez lui. Et pour avoir quelque temps œuvré dans son ombre sans jamais le rencontrer, je dirai : sa modestie. Le genre d’homme qui fait ce qu’il se sent devoir faire, sans nécessairement grimper sur les toits et ameuter la foule. Ce qu’il fut, c’est beaucoup et je ne me sens pas le droit de l’évoquer, mais entre autres il fut photographe. Son talent dans cet art fut porté à la connaissance du public, quasi malgré lui, par l’écrivain, valsois d’origine, Jean-François Lacour. Ce dernier portait le projet d’un livre qui ferait chanter les richesses d’une région qu’il aime, son Ardèche, et il avait besoin pour cela de montrer les visages des êtres dont il parlait, et les lieux, et les tâches, et tout du tout de la vie : ce qui se voit et ce qui ne se voit pas. Il fit appel à celui qu’il savait capable de le réussir : Jean-Pierre d’Abrigeon, sachant dans le même temps qu’il s’associait au plus discret, efficace, et modeste justement des partenaires. Le livre, « Ardéchois cœur qui rêve », paru en 2003 et qu’il faut avoir le culot et la patience de chercher sur Internet, est une réussite. Le rêve et le cœur y sont à l’honneur, et la beauté, crue et sauvage parfois, de l’Ardèche également.

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Le passé n’est plus ce qu’il était

Par Jacques Roux

Non le passé n’est plus ce qu’il était. Il suffisait autrefois de réveiller en soi, (comment ? La question ne se pose pas ! Ces choses-là se font dans l’intimité de la conscience. Chacun sa voie) quelque souvenir, visualiser au mieux les images qui se présentaient et leur donner de la chair en les décrivant à quelque proche, puis refermer la boîte, certain d’avoir mis de côté une vérité intangible, sinon éternelle du moins transportable jusqu’à la fin de ses jours. L’invention de la photographie, du cinéma, de l’omnipotent et envahissant « Smartphone » (dire que dans moins de vingt ans on rira de sa caducité !) a changé tout ça. Le passé a son mot à dire dans les jeux de la mémoire et ce qu’il dit, via l’image qu’on en veut figer, a de quoi faire grincer les dents.

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Chemins de traverse – Le Chemin de Croix peint de l’église de Saint-Vérand 38

Par Jacques Roux

Si la notion de patrimoine s’est imposée sans trop de difficultés ces dernières années, c’est tout à la fois parce qu’elle répond à un désir partagé par beaucoup, celui de préserver des éléments du passé qui paraissent essentiels, et qu’elle le fait en faisant plus appel à nos sens, la vue en particulier, et à notre affectivité qu’aux exigences de rationalité de la science historique. D’une certaine façon, quand on s’occupe de patrimoine, l’histoire se met au service de la passion et n’intervient (comme toutes les autres sciences susceptibles d’apporter leur concours) qu’en second, à titre de complément, ou de justification.
Encore faut-il que « quelque chose » soit à mettre sous la dent de l’amateur de patrimoine. Les grandes cités, comme Paris, les lieux marqués par l’Histoire (Waterloo, le Vercors, par exemple) ont toujours une matière digne d’éveiller la curiosité, l’intérêt et le souci de préserver. Ailleurs, dans un petit village comme Saint-Vérand, 38, il n’y a pas de patrimoine constitué, donné a priori, pas de tour Eiffel, de ruines rappelant des événements majeurs. Il faut alors prendre son cahier d’écolier, son crayon et faire surgir de l’ignorance et/ou de l’indifférence dans lesquelles ils dorment ces « Objets » qui sont appelés à devenir le « patrimoine », la richesse, du lieu.
D’où le souci de revenir sans cesse sur ces matériaux négligés depuis longtemps et que le Mas du Barret considère comme de purs joyaux : les cinq tableaux qui ornent l’église du village depuis plus d’un siècle, la sculpture créée par Duilio Donzelli, les photographies prises pendant cinquante ans par Noël Caillat. Entre autres. Aujourd’hui nous retournerons à l’église (seul espace public de ce petit village, dépourvu de tout lieu culturel digne de ce nom, riche d’objets « d’art ») pour jeter un œil au Chemin de Croix qui y est hébergé. Lui aussi, comme les grands tableaux, date de la seconde moitié du XIXème siècle, et lui aussi, il a été « vu » sans être contemplé, des décennies durant, par des générations de fidèles qui ont fréquenté ce lieu de culte aujourd’hui quasi abandonné.

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Entre deux clichés – Noël Caillat, notes et anecdotes

par Michel Jolland

Noël Caillat n’est pas un inconnu pour les lecteurs du Mas du Barret. Ses talents de photographe y ont été signalés le 19 septembre 2019 par Maxime Nallé sous le titre « Les photographies de Noël Caillat défient le temps – Les journées du patrimoine 2019 à Saint-Vérand (Isère) ». Dans ce village, son village, on consacrait en effet une exposition à quelques-unes de ses œuvres les plus marquantes, commentées avec talent par Jacques Roux dans un fascicule qui contribua grandement à faire apprécier la puissance et la délicatesse du regard posé par le photographe sur les gens, les lieux, les situations. Par ailleurs, certains clichés de Noël Caillat ont donné tout leur sel à quelques articles du Mas, comme celui intitulé  « Sous la peau de l’image , daté du 11 avril 2021. Nous nous proposons aujourd’hui de nous intéresser à l’homme, en mettant à profit certaines des anecdotes qu’il nous a confiées il y a plus de dix ans.

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Gaby Beaume. La disparition d’un artiste qui se voulait homme. Tout simplement.

Par Jacques Roux

« Les temps sont difficiles », chantait Léo Ferré à son époque (laquelle n’était pas plus gaie que la nôtre). Deux mois à peine après la disparition de Jean-Pierre Gelly une autre grande figure de la sphère culturelle ardéchoise disparaît : Gaby Beaume. Le Mas du Barret lui avait consacré une chronique, et nous nous réjouissons aujourd’hui, plaisir amer, d’avoir témoigné de notre respect pour son travail alors qu’il était encore des nôtres (le 8 août 2021). Les quelques mots que j’ajoute aujourd’hui, marqués par la tristesse, tiennent plus de l’invite : il serait temps que soit rendu à son œuvre l’hommage qu’elle mérite. A défaut d’honorer le vivant quand il était temps on peut s’intéresser à cette part de lui-même qui ne s’effacera pas. Les dessins de Gaby Beaume, pour ne parler que d’eux, perpétueront non seulement sa mémoire, mais celle aussi de ce qui fut sa terre aimée, l’Ardèche… Sans même parler des idées et des hommes autour desquels se construisit sa vie.

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Comme un lointain écho : « Le pendu du bois du Cognet » – Deux habitants se souviennent

Par Michel Jolland

Si, le Mas du Barret l’a largement évoqué dans plusieurs articles récents, la mémoire de Münzenberg ne perd rien de sa pertinence pour un bon nombre d’historiens, de politologues ou de militants, dans le village de Montagne (Isère) où il mourut – du moins, pour être exact, où l’on découvrit un corps désséché accompagné de papiers à son nom – sa tombe demeure pour les gens du lieu le seul témoignage concret de sa personne. Plus de 80 ans ont passé depuis le mois d’Octobre 1940 où fut retrouvé celui que, dans la conversation courante, les habitants du village appelaient « le pendu du bois du Cognet » ou « l’Allemand ». Nous proposons aujourd’hui les récits de deux d’entre eux, contemporains de cet événement. Ils avaient depuis longtemps pris conscience de l’importance historique de Münzenberg au moment où leurs propos ont été recueillis mais ils se sont prêtés avec sérieux et beaucoup de gentillesse à l’exercice de la remémoration. Voici donc, rédigés en respectant au plus près les énoncés de leurs auteurs, les témoignages de messieurs Gabriel Boffelli et André Brun. A les lire, on comprend que si l’image du « pendu » s’est estompée, il persiste, comme un lointain écho, les bribes d’un récit qui fait la part belle à des détails absents des documents officiels.

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Romances de Noël : Pourquoi tant de haine ?

Par Jacques Roux

J’ai posté sur notre site, l’an dernier, sous le titre générique : « Éloge des téléfilms de Noël et des bons sentiments », une série de quatre articles (les 7, 20, 27 septembre 2021 et 5 octobre 2021) dans lesquels je défendais le droit de tout un chacun à savourer sereinement, sans avoir à douter de ses capacités intellectuelles et de son niveau culturel, des téléfilms présentés par un certain Cédric Melon dans Télé Cable Sat du 26 décembre 2020 comme de purs produits de « business » et, selon lui, « dégoulinants de bons sentiments ». Il se trouve que dans le numéro 1864 de TV Magazine du 23 octobre de cette année un article signé Nicolas Vollaire remet ça, avec une outrecuidance qui force l’admiration puisqu’il y est question de : « fiction-romantico-sentimentale dégoulinante de bons sentiments ». Braves gens dont le cœur vibre lorsque celui des héros de votre fiction se met à battre à l’unisson, vous voici donc prévenus : c’est sur vous que « ça dégouline » ! Planquez-vous ou retournez à de plus saines occupations, comme visionner un de ces polars qui squattent tous les écrans et qui ne dégoulinent, eux, que de bon sang bien frais.
Ou, mieux encore, regardez un de ces docs/fictions bien sentis dont Arte et quelques chaînes ou radios se font une spécialité ces derniers temps pour vous convaincre, entre autres, que le « genre » a « mauvais genre », et plus généralement que vous n’êtes (je suis des vôtres) que les tenants et vecteurs de « valeurs ultra-conservatrices ». Ce que déclare avec la fougue d’une jeunesse mal digérée Maureen Lepers, présentée comme « chercheuse » par 20 Minutes dans l’article : « Y a plus de saisons » du 24 octobre 2022. (https://www.20minutes.fr/television/4006934-20221024-telefilms-noel-arrivent-automne-nouveau-printemps-demain). Apparemment la « chercheuse » a trouvé sa voie et tient à ce que le commun des mortels la suive…
Comment se fait-il que ces chères pastilles sucrées si douces et si subtiles quand on ne les regarde pas comme la dame sus-citée avec l’œil de Sandrine Rousseau suscitent tant de haine ? Et de stupide mépris ?

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Willi Münzenberg 3 – Trois roses rouges

Par Michel Jolland

Dans mon article du 2 octobre, j’évoquais la plaquette « rouge et noire » déposée en 2014 par un collectif d’organisations allemandes soucieuses d’honorer la mémoire de Willi Münzenberg et de faire vivre son héritage politique. En réalité cette plaquette reproduit un bref poème intitulé « Dernière requête » écrit en 1915 par Münzenberg.  Dans ce texte, Münzenberg, qui se situe loin de tout enjeu politique, dit avoir cherché la lumière, c’est-à-dire le vrai, le juste, le beau : trois critères fondamentaux de toute vie philosophique. Il demande aussi trois roses rouge foncé pour sa tombe, non pas pour en faire les symboles d’un quelconque engagement, mais simplement parce qu’il aime ces fleurs. Sans doute a-t-il été entendu puisque trois d’entre elles couronnent la gerbe récemment déposée sur sa tombe en cours de rénovation.

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